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Ma cabane en Guyane
11 juin 2008

Lectures pour des vacances futures ?

Je voulais vous reparler de "Tout le monde s'en va" de la cubaine  Wendy Guerra, livre publié chez Stock dans la collection Cosmopolite, sorti en avril dernier. Débrouillez pour le trouver, la force d'écriture de cette jeune femme ne peut qu'interpeller ; avec elle nous vivons le quotidien d'une petite fille dotée d'un père quelque peu négligent, d'une mère artiste qui n'a point pour elle le regard indulgent que la période répressive décrite dans l'ouvrage nécessiterait... Les situations passent de la détresse à la violence en faisant parfois une pause rendue drôlatique par le regard de l'enfant sur un moment éphémère, une anecdote tragique. La jeune femme survole la période, semblant survoler l'époque en tentant de survivre avec ses propres armes, aiguisées par l'expérience. Un livre particulièrement d'actualité, des pages à s'approprier, à savourer.

Virginie Langlois, chez Actes Sud, nous plonge dans un monde totalement autre avec "la grande éclaire", mettant en scène une jolie jeune femme rousse, un artiste, un étudiant américain, un savant russe : c'est presque un polar, mais c'est surtout une invraisemblable hypothèse de travail qui entraîne les protagonistes dans un monde scientifique et médical, intuitif et brutal, très attractif. Virginie Langlois sait de quoi elle parle, elle est ingénieur et a cherché pour charpenter ce roman, qu'elle rend crédible et agréable. Il faut le prendre comme un joli roman de vacances, mais qui nous donne l'impression d'avoir pénétré dans un monde de physiciens a priori hermétique...

Je vous avais parlé du dernier Russel Banks, publié ausi chez Actes Sud en 2008, "La réserve" ; totalement différent d'American Darling dont je ne saurais trop vous recommander la lecture, il désarçonne par son apparente unité. Une histoire sans histoire : un cocktail, un soir, dans une magnifique réserve naturelle, un hydravion "amerrit", la jeune fille tente de séduire le pilote - artiste -, le père meurt, la mère mourra aussi, un zeppelin (on est en 1936) rôde, en filigrane, la guerre d'Espagne se rappelle à notre mémoire : eh non, finalement, ce n'est pas si simple les livres de Russel Banks... Ce n'est pas "un livre pour les femmes" : j'ai périodiquement des réflexions de lecteurs, voire "d'amis", sur les "livres pour les femmes"... ce sont eux des hommes, des vrais, ils aiment les polars... Bon, si on leur parle Primo Levi, ils peuvent opiner du bonnet, certains connaissent, Kertesz, c'est moins évident (on va quand même pas sembler admettre qu'on ne connaît pas, s'pas ???). Alors, que leur faut il "aux """vrais""" hommes", pour qu'ils reconnaissent l'intérêt du roman (pas trente ans après la mort de l'auteur), son sens profond ?

Voilà, comme d'habitude je tombe dans le féminisme primaire : tant pis, il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, ou à discuter... Lorsque je prends le temps de vadrouiller sur des blogs, j'y constate naturellement une domination féminine dans le commentaire du roman. Lorsqu'un site parle avec une voix masculine, on constate combien différente peut être l'interprétation de l'écriture du romancier, parfois... Et finalement, qu'a voulu l'auteur ? A t il pensé qu'il risquait ainsi la dissection ?

Un petit dernier, pour la route, Boulevard périphérique, d'Henry Bauchau, également publié chez Actes Sud, en janvier 2008. Mouvement fort de balancier entre l'instant présent - la maladie d'un proche - et les souvenirs si prégnants d'une ancienne amitié, brisée par la guerre : à lire aussi, naturellement...

Je vais vous laisser avec ce dernier ; j'ai parcouru beaucoup de choses ces temps derniers, en grande partie "à cause du" salon du livre de cayenne. Si vous voulez ou pouvez, entrez dans Piments de Léon Gontran Damas : il y a vraiment une belle écriture poétique, à découvrir

A plus tard...

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