Photos guyanaises, "lettres françaises"...

Bonjour, bonsoir !

J'espère que tout va bien pour vous ; j'espère pouvoir reprendre un rythme quelque peu régulier pour retrouver l'un ou l'autre au travers de ces pages. J'étais ces jours ci quelque peu occupée par la relecture de "travaux zuniversitaires", et l'urgence se trouvait plutôt là qu'ici !

Voici la Bibliothèque Alexandre Franconie de Cayenne... Elle est située à l'ouest de la ville. Le bâtiment est bordé par la Place des Palmistes, que vous voyez ici (les palmistes étant une des nombreuses espèces de palmiers) et, sur la gauche, la Mairie. Posé sur un soubassement relié par un long escalier au trottoir, l'espace se divise entre la bibliothèque (que l'on voit ici) et le Musée Franconie, que je vous conseille d'aller visiter : il est déjà fabuleux par son aspect désuet qui ne doit surtout pas camoufler les richesses qu'il contient : plein de bestioles "locales", allant de l'énorme caïman noir aux minuscules petits insectes, passant par de superbes oiseaux de couleur, empaillés sur des branches, dont on apprend les noms en appuyant sur de petits boutons. Ne pas omettre le gros serpent... vivant... A côté, des tableaux - dont un représentant Jean Galmot -, une maquette d'un site d'orpaillage. A l'étage, des poteries amérindiennes, des objets artisanaux de différentes ethnies guyanaises, et aussi de nombreux objets rappelant l'histoire du bagne. Dont une série d'aquarelles de Francis Lagrange - il signait "Flag", bagnard qui peignait une certaine vision de son quotidien.

La Bibliothèque, elle, a sa section adultes au rez-de-chaussée et la partie jeunesse à l'étage ; pour tout savoir, ou presque, allez visiter le site du conseil général dont elle dépend : www.cg973.fr... Et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Il est encore un peu "jeune", il n'a pas fêté son premier mois d'existence !

Et si on parlait bouquins, maintenant ??? Ne cherchez pas parmi ceux-ci, je vous en ai peut-être déjà parlé ? (sinon, si vous ne vous en souvenez pas, je vous conseille l'istanbul de Pamuk et les arpenteurs du monde de Kehlmann, entre autres). Ils sont sur une table en saint-martin rouge, un des innombrables bois guyanais.

Je vous dis deux mots d'abord sur "Espèce humaine", de Robert Antelme. Publié chez Gallimard, la première fois en 1978, il est glaçant par la netteté des détails rythmant la vie des déportés de la seconde guerre mondiale. Pas de sentimentalisme ici (pas plus qu'il n'y en avait chez Primo Levi ou Kersetz) : ce n'est pas une description d'atroces tortures ou d'abominables souffrances, c'est une relation ""neutre"" d'un quotidien où l'unique préoccupation est... survivre, survivre par la nourriture. Lisez-le, c'est important.

Mon second livre ce soir est la cité heureuse de Benoît Duteurtre, publié chez Fayard en 2007.  Ici, on plonge en pleine fiction : le héros est au centre d'une ville historique devenue parc d'attraction. Les habitants deviennent les gentils organisateurs... Au-delà de cette gentille farce se lit une réalité infiniment plus profonde dont vous ne sortirez pas indemne. J'ai surtout aimé la première partie, elle vaut le coup !

A bientôt. Bon week-end à vous, ici ou ailleurs...