Campagne électorale en Guyane...

... comme en métropole... avec, à travers la ville, de petits camions poussifs flanqués de baffles véhiculant le message des candidats... "votez, faites voter et votez massivement...", parfois un p'tit brin de chansonnette, ici un long discours que le vent dissipe bien vite, là une voix de femme un peu nasillarde, le message est clair : JE SUIS LE MEILLEUR !!! Et heureusement qu'ils le pensent - ou du moins on leur souhaite !! -, parce que, s'ils n'y croient point, comment leurs potentiels électeurs pourraient eux mêmes s'y retrouver et avoir envie d'eux ???

Entendu quelques émissions confrontant les opinions des uns et des autres : utile, intéressant, on se fait une idée des candidats nettement plus proches de la réalité, et d'aucuns méritent vraiment d'être écoutés. Lu aussi la chronique de René Ladouceur sur Blada, un plaisir de lecture, des conseils de sage(sse). Il y rappelle entre autre la fragilité de l'humanité de l'être humain... Malgré les innombrables "leçons" du passé, l'homme reste le "loup pour l'homme" de Lamartine, parfois parce que son individualisme, son égocentrisme, l'empêche de se souvenir que son voisin a (au moins) autant d'importance que lui - a priori -

La suppression de "la Plume à l'oreille" donne également lieu à une chronique de blada, et la semaine guyanaise en fait son titre essentiel. Censure, vous avez dit censure ???

L'histoire, le travail objectif de l'historien, ne suffit donc pas à nous enseigner le minimum de patience et d'attention nécessaire à la survie de l'espèce humain ?

Pourvu, donc, que les élections amènent des réponses aux problèmes qui semblent croître dans le département. Pourvu qu'au delà du problème d'insécurité nous puissions voir trouvées des solutions aux difficultés nombreuses des uns et des autres.

Je n'ai pas de lecture à vous conseiller particulièrement aujourd'hui ; j'ai été quelque peu déçue par "Mal de pierres", de Milena Agus, italienne (Liana Levi, 2006). Cette histoire étrange, relatant les relations de plus en plus intimes entre deux êtres victimes du mal de pierres (calculs rénaux), commençait "bellement" : elle est bien écrite. Mais je suis restée sur ma faim, et la fin m'a déçue. Bon, c'est comme cela ! Je suis en train de lire "une exécution ordinaire", de Marc Dugain (l'auteur de la chambre des officiers) : tout se passe en Russie, d'abord en 1952 puis dans les années 2000. Bien écrit - un peu froid ? mais il y a tant à dire ! -, et nous sommes vite pris dans ce récit quasi policier. Je ne l'ai pas terminé, mais je pense qu'il vaut vraiment le coup. Dans la foulée, je vous parle du "diable de Milan", de Martin Suter (Belfond, 2006)... magie des mots et de l'intrigue : une jeune femme décide d'accepter une étrange responsabilité en montagne pour échapper au pire... Je n'ai pas non plus terminé, c'est une attente chez le dentiste qui m'a permis de le commencer ! Il me faudrait mille vies pour m'imprégner de ces différents récits dont le sens va au-delà de la trame romanesque, miroir de notre société.

A bientôt.