Les aventuriers dans la Guyane perdus...

Bon, je sais, ça fait un peu arche (de Noé, naturellement), mais c'était facile... Oui, je voulais vous dire quelques mots sur les deux randonneurs qui ont réapparu au bout de cinquante jours d'errance au fin fond de la forêt guyanaise..

Encore, me direz vous, encore une couche de Loïc Pillois et de Guilhem Nayral ! ras le bol... Et pourquoi ? Qui - aujourd'hui - prouve que ces deux paysagistes - c'est un très beau métier - sont des malhonnêtes personnages qui ne pensaient qu'aux euros qui se précipiteraient dans leur escarcelle dès leur retour, qui avaient préparé leur "coup" de longue date...

En Guyane, en 1950, un jeune homme s'est perdu lui aussi en forêt ; c'était Raymond Maufrais, il avait 23 ans. Et pourquoi était-il parti seul - non, avec son chien, qu'il fut obligé de manger tant il était affamé - ? Pour vendre le récit de ses aventures à son retour. Est-ce condamnable ? Est-il blâmable de vivre du récit de ses découvertes, de ses expériences extrêmes ? Lorsque, il y a bien des siècles, les premiers gréments quittèrent l'Europe à la découverte de nouveaux mondes, n'était-ce pas pour faire fortune (la suite a montré à quel point les conséquences de ces découvertes furent souvent désastreuses...) ? A côté de cet esprit "mercantile", il faut que nous ayons bien conscience que c'est grâce à ces explorations que des nouvelles pistes de recherches virent souvent le jour, et il n'est pas aujourd'hui l'endroit de les rappeler...

Raymond Maufrais lui aussi - si tant est que nos deux "concitoyens" vont le faire - écrivit ses carnets de route ; on peut aujourd'hui les trouver dans les rayons de la bibliothèque franconie de cayenne, naturellement, mais aussi chez les libraires : aventures en Guyane (Ramsay, 1997, récemment réédité), mais aussi l'appel de l'aventure. Raymond Maufrais n'était pas qu'un aventurier, c'était un homme, tout simplement, qui cherchait à se réaliser au travers de ses expéditions. Il fallait bien les financer, cela coûte cher... Aujourd'hui encore, c'est un sacré investissement : je ne vais pas polémiquer sur le coût du voyage Paris-Cayenne, mais il est un peu lourd...

Alors, arrêtons de supputer, cancaner, encore et toujours. Je pense que la Guyane souffre de cette permanente et épuisante critique stérile. Apprenons à comprendre, découvrir, tolérer, supporter.

Ceci dit, si vraiment Loïc et Ghilhem gagnent beaucoup d'argent avec leur éventuel ouvrage... C'est vrai qu'ils pourraient rembourser une partie des frais engagés pour leur recherche, cela semblerait décent, surtout vis à vis des efforts physiques fournis par tous ces sauveteurs inquiets partis à leur recherche !

J'oubliais : Edgar Maufrais, le papa de Raymond, a lui aussi écrit "à la recherche de mon fils"... Parce qu'il y a des familles derrière ces aventuriers... et Edgar Maufrais a tout tenté pour retrouver son fils, ce qui semble naturel... Mais lui aussi a dû dépenser une somme énorme pour payer ses recherches.

Dernièrement, à la bibliothèque, pendant qu'on recherchait toujours Loïc et Guilhem, un homme venait régulièrement lire sur place les livres des Maufrais... Une envie ?

Qui peut critiquer le fait que la Guyane soit envoûtante pour tant et tant de jeunes gens ? les guyanais ?

Mais si ces randonneurs pouvaient avant leur départ baliser leur trajet en avertissant les autorités de leur itinéraire, cela semblerait judicieux et légitime ; bon, d'autre part, ils ne se sentiraient plus vraisemblablement aussi "libres"... Bon, tout cela est bien compliqué : cogitez, cogitez, et n'hésitez pas à échanger sur le sujet !

A bientôt, et faites attention à vous...

Comments

[kikiwi]

Je suis globalement d'accord : il faut savoir arrêter le massacre... Cela me fait penser à une autre affaire, plus triste encore, lorsque le gendarme de Saint Martin était mort, l'an dernier, et que des propos racistes contre lui avaient été contestés violemment... dont par RFO, deux soirs de suite...